Après une demi-finale de la Coupe du Monde 2019 au Japon entre l’Afrique du Sud et le Pays-de-Galles, des premiers enseignements peuvent être tirés dans une compétition qui verra l’Angleterre retrouver une finale, un événement que les anglais n’avaient plus connu depuis la Coupe du Monde 2007 en France. Plusieurs sélections ont marqué cette édition de leur empreinte, à l’image du pays organisateur : le Japon, pour la 1ère fois en ¼ de finale de leur Histoire.

C’est l’occasion de dresser avec vous le bilan des phases de poule (avec un peu de retard à l’allumage, on en conviendra) et de mettre en avant les individualités qui ont marqué la première phase de cette compétition. Vous le verrez, certaines sélections sortent du lot parmi les titulaires : 3 japonais, 3 australiens, 3 sud-africains. Au-delà de la qualité des joueurs qui composent cette sélection de 23, il a été souhaité de représenter l’ensemble des nations ayant performé cette année.

Une précision importante : cette sélection ne prend pas en compte les ¼ de finales et les demi-finales. Pour cela, il faudra se montrer patient et attendre notre sélection finale de la Coupe du Monde début novembre…

Voici les nominés :

1 – Inagaki (Japon) : Ce pilier gauche infatigable, joueur au club des Sunwolves depuis 2016 et ayant participé à la précédente Coupe du Monde avec les ‘Braves Blossoms’, a montré toute l’étendue de ses qualités au sein de la sélection japonaise par sa débauche d’énergie dans le combat, fort en conquête et disponible dans le jeu courant. Un pilier moderne, pur produit du rugby japonais.

2  Latu (Australie) : Le talonneur des Wallabies a signé son entrée dans la compétition par un doublé et n’est pas redescendu en intensité sur les matchs suivants. Leader d’un pack australien qui nous a surpris par sa domination lors des premiers matchs, il a su bonifier cette domination par ses performances sur les lancées mais aussi en plongeant à plusieurs reprises en terre promise.

3 – Tadh Furlong (Irlande) : Tout au long de la phase de poules, il a été l’un des seuls Irlandais à surnager dans une équipe qui a su tenir son rang, mais qui a semblé émoussée au cours de la compétition. Le pilier droit a marqué physiquement ses adversaires à chaque impact et a été l’auteur de deux essais tout en puissance dans des rencontres décisives pour l’Irlande face à l’Écosse à la suite d’une mêlée à 5 mètres (J1) et enfin face aux Samoa (J4). Il s’est montré particulièrement efficace en mêlée et sur les enchaînements de pick-and-go des irlandais pour pilonner la ligne adverse et épuiser la défense.

4 – RG Snyman (Afrique du Sud) : À l’image de ses coéquipiers de la 2ème ligne, Snyman a crevé l’écran au cours de la phase de poules aux côtés des Etzebeth, De Jager et Mostert. S’il n’a pas joué l’ensemble des rencontres (titulaire à deux reprises sur quatre), son match face au Canada a marqué les esprits. Avançant à chaque impact, le colosse au physique de viking, du haut de ses 2m06, a impressionné par sa mobilité, son agilité et sa capacité à casser les plaquages par des charges décisives. Il a notamment été à l’origine de la dernière passe sur le 2ème des trois essais du ½ de mêlée Cobus Reinach et a été récompensé par le titre d’homme du match lors du large succès des Springboks contre les canadiens (66 à 7).

5 – S. Barrett (Nouvelle-Zélande) : Pas le plus connu de la fratrie, mais d’une efficacité terrible. En l’absence de Retallick, il a su tirer son épingle du jeu. Un des seuls All Blacks à enchainer les matchs lors de cette phase de poules. Un abatage en touche et dans les rucks impressionnant mais aussi une disponibilité de tous les instants en attaque. Clairement, le 2e ligne moderne qui fait rêver toutes les équipes.

6 – Hooper (Australie) : Le flanker des Wallabies n’est pas le premier venu dans le rugby international… Il est reconnu, avec son compère de la 3ème ligne australienne David Pocock, comme l’un des tous meilleurs flankers et gratteurs dans les rucks du monde. Toujours sur ses appuis, toujours en mouvement, doté d’une endurance rare, il a été un capitaine exemplaire et le patron de l’Australie. Il aura été aligné lors de trois des quatre rencontres de la poule D (Fidji, Pays-de-Galles, Uruguay) où il a joué systématiquement l’intégralité des matchs. Enfin, il a également marqué deux essais contre les Fidji et le Pays-de-Galles.

7 – Labuschagne (Japon) : Quelle activité ! Aux 4 coins du terrain, il a su attaquer, défendre et haranguer ses coéquipiers tout au long des rencontres de la phase de poules. Cisaillant plusieurs adversaires et faisant preuve d’une omniprésence dans le jeu de continuité offert par le Japon, il est le combattant par excellence et une des principales raisons de la réussite japonaise au cours de cette Coupe du Monde 2019.

8 – Josh Navidi (Pays-de-Galles) : Le 3ème ligne gallois aura poussé Ross Moriarty sur le banc du XV du Poireau à un poste très concurrentiel pour le Pays-de-Galles qui dispose de sacrés clients, à l’image de Tipuric ou Wainwright (dont se souviendront longtemps les Français pour ce dernier…). Doté d’une polyvalence permettant à Warren Gatland de disposer de plusieurs options aux postes de la 3ème ligne (flanker ou numéro 8), il s’est manifesté par une activité impressionnante : plaqueur – gratteur – précieux pour la touche galloise et très disponible dans le jeu courant, ce joueur est complet et ne lâche jamais rien sur le terrain, un guerrier fantasque avec sa coupe ‘afro’ qui aura apporté beaucoup aux gallois lors de chacun des matchs qu’il aura disputé intégralement (Géorgie, Australie, Fidji).

9 – G.Davies (Pays de Galles) : Le chef d’orchestre de son équipe, sachant parfaitement organiser le jeu très structuré du XV Gallois. Il a parfaitement manœuvré son paquet d’avants durant la phase de poule, et grâce à son jeu au pied très précis, il a soulagé son ouvreur, et mis une pression sur ses adversaires. Autre corde à son arc, sa capacité à se faufiler au ras des rucks. Ses statistiques sont excellentes, avec à son actif 263 mètres parcourus et sept franchissements, ainsi que deux essais.

10 – G. Ford (Angleterre) : Le XV de la rose a bien géré son entame de compétition. Son plan de jeu basé sur l’occupation et la pression constante sur l’adversaire a magnifiquement été mis en exécution par George Ford. Impeccable dans la gestion du jeu – au pied et à la main -, il a fatigué les défenses adverses par son alternance. Les arrières adverses ont été contraints de couvrir le terrain autant que des essuie-glaces Carglass !

11 – C.Kolbe (Afrique du Sud) : Après avoir cassé les reins de tous les défenseurs du Top 14, Cheslin Kolbe s’attaque à la coupe du monde. Malgré la défaite de son équipe en ouverture face aux All Blacks, il a su démontrer toutes ses qualités, ridiculisant les Néo-zélandais sur chacune de ses prises de balles. Il a ensuite martyrisé les défenses adverses lors des matchs suivants face à l’Italie et aux États-Unis !

12 – De Allende (Afrique du Sud) : Le premier centre des Springboks est un centre à l’image de ce que produit l’Afrique du Sud depuis des années. Il dégage une puissance, sait gratter des ballons chauds, peut faire jouer ses équipiers. C’est un joueur sûr, sur lequel ses partenaires se sont beaucoup appuyés au cours de la phase de poule. Un véritable franchisseur, un joueur qui casse des lignes, un véritable roc. Pour avoir des gazelles aux ailes, il faut avoir du costaud au centre, et avec De Allende, les Sud-Af’ ont trouvé l’homme idoine.

13 – Kerevi (Australie) : Le centre des Wallabies aura mis en lumière ses qualités individuelles lors de cette Coupe du Monde. Tranchant pour casser des lignes, il a mis un peu de folie dans une ligne de trois quarts australienne, parfois manquant d’un peu d’éclairs de génie. Kerevi était toujours dans l’avancée. Il a été l’auteur d’un grand match face aux Fidji, permettant aux Australiens de bien entamer la compétition et de se rassurer, sachant que c’était le match piège par excellence. Les Wallabies peuvent dire merci à Kerevi dans cette compétition.

14 – Matsushima (Japon) : Une des révélations de ce mondial. Le joueur nippon, dont les parents ont vécu en Afrique du Sud, est le deuxième meilleur marqueur d’essais de la compétition avec cinq essais à son actif. Lors du match d’ouverture face à la Russie, alors que son équipe était un peu tétanisée par l’enjeu, il l’a remise sur de bons rails avec son triplé. Il a ensuite brillé avec son compère de l’autre aile faces aux Écossais, cassant notamment plusieurs plaquages. Virevoltant, possédant une excellente vitesse de course, ayant des appuis de feu, ce joueur inconnu avant le début de la compétition, a su se mettre en évidence grâce au parcours historique des « Brave Blossoms », qui se sont qualifiés pour les quarts de finale, pour la première fois de leur Histoire.

15 – B.Barrett (Nouvelle-Zélande) : Malgré un nouveau positionnement à l’arrière, Beauden Barrett reste ce joueur capable de faire basculer un match ainsi que chaque action. Ses accélérations tranchantes font autant de dégâts en 15 qu’en 10.

Découvrez également en image nos huit remplaçants de la première phase… Bien évidemment, la rédaction s’est permis quelques fantaisies et un brin de subjectivité !

Conclusion

Reste à savoir quels seront les joueurs qui confirmeront jusqu’au bout de la compétition… À vos commentaires et critiques !

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